« Phytoremédiation » est le nom donné au processus de traitement des eaux usées par un système hydroponique (= sans sol pour ancrer les racines des plantes mises à contribution) qui utilisent certaines plantes comme agent de filtration. 

Le vétiver est souvent choisi comme meilleure plante en raison de sa capacité de propagation réduite, de son efficacité, et surtout du fait qu’il ne soit ni difficile à se procurer et à multiplier, ni très cher.

Récemment, l’intérêt s’est tourné vers la faculté qu’a la plante d’absorber les phosphates, nitrates, métaux lourds (qui sont connus pour être toxiques à basse concentration). Des travaux effectués en Thaïlande ont démontré que le vétiver pouvait absorber une quantité substantielle de Cadmium, de mercure et de Plomb dans les eaux usées.

Le vétiver est doté d’une grande capacité à réduire du phosphore soluble, jusqu’à 99% au bout de trois semaines et jusqu’à 74% d’azote soluble après 5 semaines.

Ces découvertes montrent que le vétiver a un grand potentiel de purification des eaux eutrophiques (eaux encloses qui se retrouvent enrichies en éléments nutritifs tels que phosphate, nitrate du fait de l'activité agricole principalement) par l’enlèvement de ces deux éléments qui en sont les principaux polluants.

Il peut être utiliser contre le développement algal dans les rivières et dans les barrages. C’est une préoccupation de taille dans le monde, du fait que l’azote soluble et le phosphore en particulier sont généralement considérés comme des éléments clé de l’eutrophisation de l’eau, qui provoque une croissance d’algues bleu-vert dans les cours d’eaux intérieurs et dans les lacs.

Elles provoquent un obscurcissement qui détruit rapidement toute vie animale supérieure et favorise le pourrissement des matières végétales et organiques ainsi mortes. L’enlèvement de ces éléments par voie végétale constitue la méthode de contrôle du développement algal la moins onéreuse et la moins nocive pour l’environnement.

Dans le cadre d’expérimentations, des chercheurs chinois ont démontré que le vétiver pouvait enlever des nutriments dissous et pouvait réduire la croissance algale au bout de deux jours.

En outre, ils ont également découvert que dans une source aussi riche en éléments nutritifs, le vétiver pouvait produire une grosse quantité de biomasse pouvant aller entre 177t/ha et 354t/ha de matière sèche en six mois et était également capable d’enlever de grosses quantités d’azote dans les zones ou la surface de l’eau fluctue de façon saisonnière. 102t d’azote et 54t de phosphore pouvant être enlevés annuellement sur chaque hectare de vétiver planté.